Puis je être heureux, être dans la joie si je vis dans la peur? Je ne parle pas ici de la peur instinctive, celle qui m’ alerte d’un danger imminent, cette peur primaire. Celle-ci est nécessaire à ma survie. Non, ici je parle de la peur que je me construis insidieusement, sournoisement, cette peur psychologique. Et comme un cercle vicieux, plus elle grandit plus mon mental va percevoir des signaux extérieurs qui alimenteront cette peur. Cette peur m’éloigne de mon authenticité, de ma spontanéité. C’est mon mental qui prend les commandes et crée la confusion en moi, crée l’hésitation.
La peur vient du discours intérieur. Dans le silence mental, il ne peut y avoir qu’une peur instinctive qui peut nous sauver la vie, elle est une réponse directe du corps. La peur qui nous intéresse est la peur psychologique. Celle que nous créons face à chaque moment inattendu de la vie. La peur nous parle, elle nous conditionne, elle s’élabore grâce à notre discours intérieur incessant.
Daniel Odier – Dix Neuf Méditations pour vivre sans entrave , Les portes de la joie.
Lorsque je prends conscience de mes peurs psychologiques, que je les observe, que je les décortique, elles deviennent soudain moins intenses, elles se dégonflent petit à petit. Et quand je détecte qu’une peur émerge dans mon mental, je reviens en mon centre, en mon cœur et cet embryon de peur se dissout de lui-même. A ce moment là , je renoue avec la spontanéité et plus je renoue avec elle, plus je suis dans la joie. Je me reconnecte à mes ressentis, à l’écoute de mon corps. Et mon corps est une merveilleuse boussole. Il réagit spontanément, immédiatement à ce qui est juste pour moi ou non. Il s’ouvre ou se referme, ne tergiverse pas comme mon mental. En me libérant de mes peurs, en me reconnectant aux sensations de mon corps, je reviens vers l’être authentique et spontané que je suis, dans ma joie intérieure tel l’enfant qui explore le monde.